Le développement du film

Ma première pellicule est terminée ! Je la rembobine puis je la sors de l’appareil afin de pouvoir la développer au labo. Un long processus commence.

Ouverture de la pellicule

Pour le procédé noir et blanc, quatre principaux bains chimiques suffisent (révélateur, bain d’arrêt, fixateur, rinçage). L’important est de s’équiper de la bonne chimie, d’avoir le matériel adéquat (spire, cuve de développement, pinces, gants, etc.) et de bien suivre les instructions de développement.
Dans le noir le plus complet, on ouvre la pellicule puis on la glisse dans la cuve de développement hermétique à la lumière. Une fois cette étape terminée, le travail peut continuer avec la lumière.

Le révélateur

Le film est plongé dans une solution réductrice basique, pendant une durée déterminée selon le film (sensibilité, marque-modèle) et le type de révélateur utilisé (marque, concentration, etc) ainsi que la température (18°C, 20°C…) et l’agitation. Les sels d’argent (généralement du bromure d’argent) sont réduits par le révélateur et se transforment en argent métallique visible qui va former l’image négative. Le film est alors lavé à l’eau pour retirer les traces de révélateur (si aucun bain d’arrêt n’est utilisé).

  • Agitation les 30 premières secondes en continu et par la suite 5 secondes toutes les 30 secondes. Une agitation violente augmentera le contraste du négatif.
  • La durée dépend du type de révélateur utilisé, du type de film et de sa sensibilité ISO ou ASA. Elle dépend également de la façon dont le photographe veut traiter le contraste sur ce film (un traitement plus long apporte plus de contraste mais aussi plus de « grain »).
  • Vider la cuve

Le bain d’arrêt

C’est la partie du traitement qui permet de stopper l’action du révélateur et de préserver le fixateur.

Lorsqu’on traite le film en cuve, cette étape permet de stopper le développement mis en action par le révélateur. Le produit utilisé est généralement de l’eau additionnée d’acide acétique (ou du vinaigre blanc). Cette étape a généralement une durée de 30 secondes à la même température que le révélateur.

Il est recommandé d’utiliser un bain d’arrêt d’un pH de 3,5 à 5,5. Le contrôle peut se faire au moyen de papiers test ou d’un pH-mètre.

Le fixateur

C’est le bain qui permet de stabiliser l’image négative.

Avant le lavage, le film est plongé dans un bain dont l’agent actif est un thiosulfate (ancien nom : hyposulfite) qui a pour rôle de dissoudre les sels d’argent non développés. Pour cette étape, le film n’a plus besoin de rester dans le noir (au moins à la fin du traitement). Le fixateur peut contenir des agents tannants pour durcir la gélatine. Après lavage et séchage le film est prêt à être tiré.

Le produit de fixage utilisé ici est beaucoup plus concentré que celui qui est utilisé pour le tirage du papier. Il est fortement déconseillé d’utiliser la même préparation pour les deux usages.

Contrairement aux révélateurs, ce produit ne s’oxyde pas au contact de l’air et de la lumière, le fixateur se teste facilement avec un morceau de film (l’amorce, ou un reste de découpe avant la mise en spire), on mesure le temps mis au film pour devenir transparent et on le multiplie par deux. Le fixateur a un nombre de surface fixable variable selon sa dilution et les émulsions traités.

Le lavage

En plus d’un lavage énergique, peuvent s’ajouter l’aide lavage et l’agent mouillant. L’aide lavage permet de raccourcir le temps de lavage du film sous l’eau courante, évitant ainsi le gaspillage de l’eau. L’agent mouillant permet d’éviter toute trace de résidus calcaires présents dans l’eau courante. Utiliser de l’eau distillée pour cette étape est inutile.

Le lavage est une étape souvent négligée mais qui conditionne la tenue dans le temps du film ; les traces de fixateur restant dans le film continuent à agir et peuvent à terme détruire l’image sur le film.

Lorsque l’eau de distribution est dure (calcaire), il est recommandé de terminer par un rinçage à l’eau déminéralisée additionnée d’agent mouillant de façon à éviter les traces de calcaire lors du séchage du film. De même, l’usage de l’eau déminéralisée est recommandé pour la préparation des bains d’arrêt et de fixage ainsi que pour le mouillage du film avant développement. Le révélateur peut être préparé avec de l’eau de distribution si on utilise une préparation à « bain perdu », c’est-à-dire une solution à utilisation unique.l

Le séchage

Durée minimum de 30 minutes à l’air libre pour que la gélatine durcisse suffisamment pour ne pas se rayer dans l’agrandisseur. Si c’est possible le prolonger jusqu’à 2 heures. Dans le cas de l’utilisation d’une sécheuse de film, commencer par un réglage pas trop chaud puis, après 5 minutes, augmenter la température de l’air soufflé.